IV-
Annexe
Comme
vous avez pu le constater, les impacts de la maladie d'Alzheimer sur
le cerveau sont importants et plutôt complexes à comprendre. Nous
avons donc pris rendez-vous avec Sylvie Chalon, directrice de
recherches de l'équipe 3 : l'unité mixte INSERM UMR930 de
recherche qui s'occupe de « l'Imagerie moléculaire du
cerveau ». Cette unité de recherche se situe à la faculté de
Médecine de Tours, nommée Université François Rabelais. Le
rendez-vous a eu lieu le jeudi 4 décembre 2014, à 14h00.
Sylvie
Chalon nous a beaucoup aidé en répondant à nos questions, et en
nous expliquant en quoi consistait son travail. Son équipe était
exclusivement dédiée à des recherches sur la façon de diagnostiquer
des maladies dégénératives telles que l'Alzheimer ou la maladie de
Parkinson. Leur but étant de trouver un moyen de les diagnostiquer au plus vite.
Cependant ce rendez-vous ne nous a pas donné d'indications sur les potentiels liens entre la prise d'anxiolytiques et la maladie d'Alzheimer. Bien qu'il nous ait quand même grandement éclairé sur le fonctionnement de cette pathologie.
Cependant ce rendez-vous ne nous a pas donné d'indications sur les potentiels liens entre la prise d'anxiolytiques et la maladie d'Alzheimer. Bien qu'il nous ait quand même grandement éclairé sur le fonctionnement de cette pathologie.
Sylvie Chalon dans son bureau
Compte
rendu de ce rendez-vous :
Il y 860 000 cas de maladie d'Alzheimer en France. Elle est d'origine multifactorielle, nous ne connaissons malheureusement pas vraiment
ses origines, mais on sait qu'elle peut être aussi génétique :
par exemple une personne atteinte de trisomie 21 a nettement plus de
« chance » de contracter cette maladie. Mais la cause
principale et celle qui illustre parfaitement le fait de
l'augmentation des cas en France est le vieillissement de l'individu.
Il est très rare que cette maladie se déclare lorsqu'un individu a
moins de 55-60 ans, car le vieillissement est un facteur
non-négligeable de l'altération du cerveau.
Les premières recherches sur cette maladie datent de 1982, et elles
continuent toujours. L'une des raisons principales de la durée de
ces recherches est que le cerveau est composé de beaucoup de zones
et que le traceur radioactif permettant de se rendre compte des zones atteintes
de cette maladie n'a été inventé que depuis peu.
Ces
expériences se font sur des rats ou des souris d'une durée de vie
de deux ans – trois cent meurent par an -, il y a des règles très
strictes afin d'éviter toute souffrance aux animaux. L'Alzheimer
n'existant pas chez ces animaux, les maladies injectées sur les
souris sont modifiées génétiquement pour servir de substitut.
Ainsi les plaques dues à cette pathologie apparaissent à l'âge de
six mois chez les souris, équivalent à 22 ans pour l'humain.
Grâce
à ces expériences de traceurs radioactifs, l'équipe 3 a découvert
des liens entre la formation de plaques bêta-amyloïde et la
neuro-inflammation qui est un processus complexe qui accompagne les
pathologies chroniques du système nerveux central comme la maladie
d'Alzheimer. Les chercheurs injectent un traceur radioactif
(non-dangereux) et un traceur neuro-inflammable dans des souris
transgéniques et dans d'autres non mutées génétiquement pour voir
où se situent les neuro-inflammations. Et grâce à des techniques
innovantes d'imagerie médicale, on prend des images du cerveaux de
ces souris témoins à six, neuf, douze, quinze et dix-neuf mois. Puis on compare, c'est assez logique !
Pourtant
l'expérience animale n'est pas à 100 % fiable car le cerveau
de la souris n'est pas exactement le même que le notre,
1,2 kg pour l'homme contre 2 g pour le rat. De plus les traitements
ne sont pas les mêmes.
En
ce moment l'équipe 3 est toujours à la recherche de "quel traceur
radioactif va avec quel récepteur du cerveau". Et leur but est de
voir grâce à ces traceurs et leur position spécifique un jour
déterminé, où se situeront les neuro-inflammations donc les plaques
bêta-amyloïde de la maladie d'Alzheimer. Grâce à cela, les médecins
pourront essayer de diagnostiquer plus tôt cette pathologie
dégénérative, comme le montre le schéma ci-dessous :
La
courbe jaune représente la fonction des neurones, alors que la
courbe rouge représente les analyses médicales. Pour le moment les
médecins arrivent à diagnostiquer la maladie juste avant que les
analyses médicales montrent clairement la déficience des neurones du patient. Mais s'ils réussissaient à faire un diagnostic
précoce de la maladie, comme le montre la ligne verte, le patient ne
serait pas encore tout à fait malade même s'il présenterait des
symptômes de prédisposition assez évidents.
Pour
le moment les chercheurs cherchent à trouver un moyen de
diagnostiquer cette maladie plus tôt, et peut-être qu'ainsi il sera
plus facile de trouver un traitement qui stoppera définitivement la
dégénérescence du cerveau chez un individu. Mais comme vous pouvez
le constater, le chemin à parcourir est encore très long, mais nous
ne perdons pas espoir qu'un jour nous trouverons un traitement
efficace contre cette pathologie incurable.
Cependant, il ne faut surtout pas oublier que même si les expériences menées
sur des animaux peuvent paraître barbares, elles sont existentielles
pour la recherche. Un
modèle animal doit permettre d’apporter
une réponse (partielle) à une problématique clinique.
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